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Bois : une exploitation de la forêt raisonnable pour une construction durable

Photo bois
L’article
Temps de lecture : 3 minutes
Le bois a de plus en plus bonne presse auprès des constructeurs. Pourtant, ce matériau d’avenir est encore mal perçu. Or, son renouvellement reste malgré tout supérieur par rapport aux prélèvements nécessaires à toute l’industrie du bois, à condition que les forêts soient gérées de manière responsable et raisonnée : une exigence en mesure d’être portée par un ensemble d’acteurs qui coordonnent leurs actions en faveur du bois et de son exploitation. 

Le bois, allié de la transition écologique dans le secteur de la construction

On le sait, l’industrie du bâtiment est particulièrement énergivore puisqu’elle émet 25 % des gaz à effet de serre. Il est donc impératif de se tourner vers des matériaux plus naturels pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment. Le bois a la particularité de stocker le gaz carbonique pendant toute sa durée de vie. De plus, les déchets bois issus des chantiers du bâtiment présentent un très haut taux de recyclage et de revalorisation qui s’élève à plus de 75 %, selon France Bois Forêt. Pour ces raisons, il est déjà un excellent substitut aux matériaux beaucoup plus énergivores dès leur phase de fabrication. Piège à carbone, renouvelable et recyclable, il est le seul matériau à pouvoir se targuer d’un bilan carbone positif.

 

Des propriétés isolantes, énergétiques et écologiques reconnues

Son haut potentiel isolant lui permet aussi bien de conserver la fraîcheur que la chaleur, il offre ainsi de hautes performances énergétiques. Par ailleurs, sa légèreté facilite ses conditions de transport et engendre des chantiers peu polluants, plus rapides dans la mesure où la construction hors-site des panneaux de bois permet une installation et un démontage accélérés. Ce matériau a donc un impact indirect sur l’empreinte carbone du bâtiment et du constructeur puisque les chantiers bois diminuent en moyenne par six le nombre de camions sur place, ce qui engendre également une diminution de la nuisance sonore du chantier pour les riverains à proximité. 

 

Exploiter la forêt de manière responsable pour une construction bois vertueuse

Pour décarboner le secteur de la construction neuve comme l’exige la réglementation environnementale RE 2020, le bois est en train de devenir un matériau phare (même si d’autres solutions existent comme le béton bas carbone, la terre crue, la pierre). Cependant, l'augmentation de la demande pose deux questions majeures : l’exploitation raisonnée des forêts et l’industrialisation de la filière forêt-bois. Tout d’abord, la provenance et la traçabilité du matériau sont fondamentales pour réellement optimiser l’empreinte carbone du secteur. Bouygues Bâtiment France s’engage à intégrer 50 % de bois français labellisés dans ses ouvrages en bois d’ici 2025 (30% de ses ouvrages d’ici 2030). Actuellement, seuls les bois labellisés PEFC et FSC garantissent une exploitation respectueuse du cycle des forêts. En France, 5,1 millions d’hectares sont certifiés PEFC, soit 100 % des forêts domaniales gérées par l’ONF et 57 % des forêts communales. 

Pour augmenter, entre autres, la surface forestière labellisée, la filière française forêt-bois se structure en ce sens en incluant toute la chaîne des métiers du bois, à savoir : la sylviculture, l’exploitation forestière, le travail du bois, les secteurs de l’énergie, de la construction, de l’ameublement et de l’agencement et le secteur industriel par la production de papier, carton, emballage, palettes etc. Pour mutualiser les actions et favoriser les échanges entre tous les acteurs du secteur, Bouygues Bâtiment France à travers sa filiale Linkcity, promoteur immobilier a signé un partenariat, en avril 2023, avec l’association Fibois France qui réunit 12 interprofessions régionales de la filière forêt-bois. 

Cet engagement collectif en faveur de la construction bois biosourcée devrait lui permettre de s’implanter durablement dans le paysage urbain et favoriser ainsi l'émergence de nouveaux bâtiments couvrant une large palette d’usages : de l’habitation privée, aux bâtiments du tertiaire en passant par le logement collectif et même de plus en plus les immeubles de grandes hauteurs.